Troisième bilan des résultats - Hiver 2010

Ce troisième numéro s’intéresse à l’engagement scolaire des parents et sa relation avec le fonctionnement scolaire des élèves de 3e secondaire. Les données de l’ÉTAPE proviennent d’un échantillon de 526 élèves francophones fréquentant une classe de 6e année du primaire en 2005 ou en 2006. Parmi ces jeunes, 52% sont des filles, 73% habitent avec leurs deux parents biologiques et 13% sont enfant unique. Plus de détails sur la composition de l’échantillon  sont disponibles sur le site de l’ÉTAPE (www.etape.fse.ulaval.ca).


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Quel est le niveau d’engagement des mères et des pères en regard du suivi scolaire de leur enfant?

Au moment où les jeunes de l’ÉTAPE étaient en 3e année d’études secondaires, les parents ont été interrogés sur les quatre dimensions de l’engagement présentées dans l’encadré ci-haut. Pour chacune des questions, ils devaient indiquer sur une échelle allant de 1 (Jamais) à 4 (Souvent), jusqu’à quel point ils considéraient manifester le comportement décrit. Comme le montre le graphique 1, les parents se disent engagés dans le suivi scolaire de leur adolescent, tout spécialement en regard des interactions axées sur le quotidien scolaire, du soutien affectif offert et de la communication avec leur jeune. Ils semblent toutefois moins enclins à communiquer avec les enseignants de leur enfant. Il importe cependant de préciser que ce dernier résultat doit être interprété avec prudence puisque la fréquence des communications avec les enseignants pourrait varier, par exemple, selon que leur enfant présente ou non des difficultés ou qu’il bénéficie de services spécialisés.

 

Par ailleurs, les résultats révèlent des différences significatives entre les mères et les pères sur trois des quatre dimensions de l’engagement parental. Bien que l’ampleur de ces écarts ne soit pas considérable, les mères rapportent s’engager davantage que les pères dans les interactions axées sur le quotidien scolaire. Elles disent également offrir plus de soutien affectif et communiquer plus fréquemment avec les enseignants de leur jeune.


Graphique 1

Engagement parental

 


L’engagement des parents et le fonctionnement scolaire des jeunes de 3e secondaire

Les recherches en psychologie de l’éducation ont montré à maintes reprises, et ce, depuis plus de deux décennies, qu'un haut niveau d’engagement parental est relié positivement à différents aspects de l’expérience scolaire des enfants et des adolescents, incluant le sentiment d’autoefficacité, la motivation à apprendre, les efforts dans les situations d’apprentissage et le rendement scolaire.

 

Nous avons examiné si le niveau d’engagement des parents était le même selon que le jeune était à risque ou non sur quelques indicateurs de fonctionnement scolaire. Sept indicateurs ont été retenus : (1) la  perception de compétence scolaire; (2) le rendement global en français; (3) le rendement global en mathématiques; (4) l’intention de persévérer jusqu’à l'obtention du diplôme; (5) la motivation à apprendre; (6) l’ajustement scolaire (i.e., capacité de rencontrer les exigences scolaires); et (7) les manifestations d’anxiété (préoccupations entourant divers aspects de la vie de tous les jours). Pour chacun de ces indicateurs, le statut de risque de l’élève a été défini selon qu’il se retrouvait ou non dans le dernier quartile de l’échantillon. Par exemple, l’élève dont le score à l’échelle de perception de compétence se situait dans le dernier quartile était considéré «à risque» sur cet indicateur, comparativement à l’élève dont le score se situait dans un quartile supérieur. Ce dernier était alors jugé comme «non à risque».

 

Parmi les dimensions de l’engagement des mères, les résultats montrent que seul le soutien affectif semble distinguer les jeunes à risque des jeunes non à risque en regard de leur fonctionnement scolaire. Le graphique 2 indique que le niveau de soutien affectif des mères est plus élevé auprès des élèves non à risque sur 5 des 7 indicateurs de fonctionnement scolaire. Plus précisément, le soutien affectif des mères est associé à une perception favorable du jeune sur le plan de ses compétences scolaires, à une meilleure réussite en français, à une intention élevée de persévérer jusqu’à l’obtention du diplôme, à une plus grande motivation à apprendre ainsi qu’au sentiment d’être en mesure de bien composer avec les exigences scolaires.


Graphique 2

Soutien affectif de la mère


En ce qui concerne les pères, les résultats présentés au graphique 3 montrent que plusieurs dimensions de leur engagement parental sont associées au fonctionnement scolaire de leur jeune selon qu’il est à risque ou non et selon qu’il s’agisse d’une fille ou d’un garçon. Concernant la réussite en français, les pères communiquent davantage avec les enseignants lorsque leur garçon réussit bien dans cette matière ou lorsque leur fille semble éprouver des difficultés. Les résultats révèlent également que parmi les élèves qui réussissent bien en mathématiques, les pères communiquent davantage avec leur garçon (p.ex., discuter de ses projets d’avenir, l’aider à aménager son temps) qu’avec leur fille. Par contre, chez les jeunes qui éprouvent plus de difficultés dans cette matière, les pères semblent plus engagés dans la communication avec leur fille qu’avec leur garçon.

 

Par ailleurs, des différences émergent en regard de la motivation à apprendre alors que les pères offrent plus de soutien affectif aux garçons qu’aux filles manifestant un plus faible niveau de motivation. En contrepartie, lorsque les jeunes sont motivés à apprendre, les pères semblent disposer à accorder le même soutien affectif aux filles qu’aux garçons.

 

Enfin, chez les jeunes qui rapportent peu de manifestations d’anxiété, les résultats indiquent que les pères sont davantage engagés dans le quotidien scolaire de leur fille (s’informer des devoirs à faire, des examens à venir et des résultats scolaires) que de celui de leur garçon. Pour ce qui est des jeunes plus anxieux, c’est avec les garçons que les pères apparaissent plus engagés dans des interactions axées sur le quotidien scolaire.


Graphique 3

Engagement du père

 


Ces résultats mettent en évidence l’importance de l’engagement parental dans le fonctionnement scolaire des jeunes de 3e secondaire. Alors que chez les mères, le soutien affectif ressort comme une composante clé associée à plusieurs facettes du fonctionnement scolaire de leur adolescent, l’engagement des pères semble plutôt se déployer à travers un ensemble d’actions (communication avec le jeune et ses enseignants; interactions axées sur le quotidien scolaire) et selon que sa fille ou son garçon est à risque ou non en regard de son fonctionnement scolaire. Pour les parents, ces résultats suggèrent qu’il est important de demeurer engagé auprès de leur jeune en s’informant notamment de ses travaux et résultats scolaires, en le félicitant de ses réalisations et en discutant avec lui de ses projets d’avenir. Un tel engagement des parents pourrait favoriser la mise en place d’un climat familial favorable à l’épanouissement de leur jeune, tout en lui envoyant comme message qu’ils accordent beaucoup d’importance à son cheminement à l’école.


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  Troisième bilan des résultats, Hiver 2010


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